Animaux les plus adaptés pour stimuler l’activité microbienne du sol et soutenir la vie souterraine

Les animaux jouent un rôle clé dans le soutien et la stimulation de l’activité microbienne du sol, favorisant ainsi la santé et la fertilité de cet écosystème souterrain. Par leurs activités naturelles, comme le fouissage, le grattage, la digestion et la décomposition de la matière organique, ils créent des conditions idéales pour le développement des micro-organismes bénéfiques (bactéries, champignons, protozoaires) et des organismes du sol (vers de terre, insectes, nématodes). Voici un guide détaillé sur les animaux les plus adaptés pour stimuler l’activité microbienne du sol, leur impact spécifique sur la vie souterraine et des conseils pratiques pour les intégrer efficacement dans un système permaculturel afin d’en tirer tous les bénéfices.

Les rôles des animaux dans l’enrichissement et la stimulation du sol

Fouissage et brassage du sol : création d’un habitat propice aux micro-organismes

Certains animaux, par leur comportement de fouissage et de creusement, aèrent le sol et mélangent la matière organique, créant des conditions idéales pour le développement des micro-organismes.

  • Cochons : les laboureurs du sol
    Les cochons utilisent leur groin pour fouiller le sol en profondeur, décompactant la terre et exposant les couches inférieures à l’oxygène. Ce brassage du sol stimule l’activité microbienne en augmentant la surface de contact entre la matière organique et les micro-organismes.
    • Impact sur la vie microbienne : Le fouissage des cochons améliore l’aération du sol, favorisant ainsi la croissance des bactéries aérobies, essentielles à la décomposition de la matière organique. Les nutriments libérés par ce processus soutiennent la vie des champignons et des bactéries bénéfiques.
    • Utilisation en permaculture : Utilise les cochons pour préparer le sol avant la plantation des cultures pérennes ou pour régénérer les parcelles compactées. Alterne les zones de pâturage pour éviter un sur-fouissage qui pourrait nuire aux structures du sol.

Astuce pratique : Pour éviter un fouissage excessif, limite l’accès des cochons à des périodes courtes et utilise des clôtures mobiles pour les déplacer régulièrement. Introduis des engrais verts après leur passage pour stabiliser le sol et soutenir l’activité microbienne.

  • Poules : les expertes du grattage de surface
    Les poules grattent la surface du sol à la recherche d’insectes et de graines, mélangeant ainsi la litière de surface avec le sol et les déjections, ce qui améliore l’aération et l’incorporation de la matière organique.
    • Impact sur la vie microbienne : Le grattage des poules expose les couches de matière organique à l’air, stimulant la décomposition par les bactéries aérobies et les champignons. Leurs fientes, riches en azote, nourrissent également les micro-organismes.
    • Utilisation en permaculture : Laisse les poules gratter les zones autour des arbres fruitiers ou des jardins potagers après la récolte pour nettoyer les résidus et fertiliser le sol. Utilise des enclos mobiles pour gérer leur accès aux parcelles.

Astuce pratique : Combine l’action des poules avec celle des vers de terre en laissant ces derniers coloniser les zones grattées. Leur collaboration améliore la décomposition de la matière organique et la formation d’humus.

Digestion et décomposition de la matière organique : un soutien direct à l’activité microbienne

Certains animaux digèrent la matière organique et restituent des nutriments sous une forme plus accessible pour les micro-organismes, augmentant ainsi leur activité et leur diversité.

  • Vers de terre : les ingénieurs du sol
    Les vers de terre ingèrent la matière organique en décomposition, la digèrent et la restituent sous forme de turricules riches en nutriments. Leur activité de creusement crée des galeries qui aèrent le sol et améliorent l’infiltration de l’eau.
    • Impact sur la vie microbienne : Les excréments des vers de terre, appelés turricules, sont des micro-habitats riches en bactéries, champignons et autres micro-organismes. Ces turricules améliorent la fertilité du sol, augmentent la capacité de rétention d’eau et favorisent la décomposition de la matière organique.
    • Utilisation en permaculture : Encourage la présence des vers de terre en utilisant du compost, du paillage et des engrais verts. Évite le labourage profond pour préserver leurs galeries et leur habitat naturel.

Astuce pratique : Crée des zones de vermicompostage dans ton jardin en incorporant des déchets organiques (carton, feuilles mortes) dans des couches de paillis. Cela favorisera la multiplication des vers de terre et l’enrichissement du sol en humus.

  • Lapins : créateurs de fertilisants doux
    Les crottes de lapins sont de petites boulettes sèches riches en nutriments et en fibres, qui se décomposent lentement et favorisent l’activité microbienne sans risque de brûlure pour les plantes.
    • Impact sur la vie microbienne : Les crottes de lapins enrichissent le sol en matière organique et nourrissent les bactéries et les champignons décomposeurs. Leur décomposition progressive soutient une activité microbienne continue, augmentant la biodiversité du sol.
    • Utilisation en permaculture : Utilise les crottes de lapins directement dans le jardin ou dans le compost. Mélange-les avec du compost ou du paillis pour favoriser la décomposition et l’activité microbienne.

Astuce pratique : Installe un clapier au-dessus d’une zone de compostage pour récupérer facilement les crottes de lapins. Mélange-les avec des résidus végétaux pour créer un compost riche et équilibré.

Déjections animales : source directe de nutriments pour les micro-organismes

Les déjections animales apportent des nutriments essentiels pour la vie microbienne et aident à maintenir un sol vivant et fertile.

  • Vaches et moutons : fertilisation naturelle par les ruminants
    Les déjections des ruminants sont riches en matière organique, en azote, en phosphore et en potassium, des nutriments clés pour les micro-organismes du sol.
    • Impact sur la vie microbienne : Les excréments des vaches et des moutons stimulent l’activité microbienne en apportant de la matière organique fraîche, des nutriments et de l’humidité. Les bactéries décomposeuses dégradent rapidement ces déjections, libérant des nutriments pour les plantes et les autres organismes du sol.
    • Utilisation en permaculture : Intègre les déjections des ruminants dans le cycle de rotation des pâturages. Utilise-les aussi pour le compostage, en les mélangeant avec des matières carbonées comme la paille ou les feuilles mortes.

Astuce pratique : Laisse les ruminants paître dans des parcelles de culture en jachère pour enrichir le sol de leurs déjections. Assure-toi de bien répartir les déjections pour éviter les accumulations excessives en un seul endroit.

  • Canards et oies : enrichissement des zones humides
    Les déjections des canards et des oies, riches en azote, améliorent la fertilité des sols humides et soutiennent la vie microbienne aquatique.
    • Impact sur la vie microbienne : Les déjections des canards et des oies enrichissent l’eau et le sol des zones humides en nutriments, favorisant la prolifération des bactéries et des champignons aquatiques et terrestres. Cela crée un écosystème plus riche et diversifié.
    • Utilisation en permaculture : Utilise les canards et les oies dans les mares, les rizières ou les zones humides du jardin. Leurs déjections fertilisent ces écosystèmes et soutiennent la biodiversité aquatique et terrestre.

Astuce pratique : Aménage des mares ou des fossés humides dans ton jardin pour attirer les canards et les oies. Utilise leurs déjections pour fertiliser les plantes aquatiques ou pour irriguer les cultures de bord de mare.

Animaux et pratiques spécifiques pour soutenir la vie souterraine

Association d’animaux fouisseurs et de cultures de couverture

Les animaux fouisseurs, associés aux cultures de couverture, peuvent améliorer la structure du sol, augmenter la matière organique et favoriser la vie microbienne.

  • Cochons et cultures de couverture : Après le passage des cochons, sème des engrais verts (trèfle, phacélie) pour fixer les nutriments et enrichir le sol. Les racines des engrais verts, en se décomposant, nourrissent les micro-organismes.
    • Impact combiné : Les cochons décompactent le sol et mélangent la matière organique, tandis que les engrais verts ajoutent des nutriments et stimulent l’activité microbienne. Cela crée un sol riche et vivant, avec une forte activité microbienne.
    • Pratique recommandée : Alterne les cochons et les engrais verts sur des parcelles en régénération. Laisse les engrais verts se développer après le passage des cochons, puis fauche-les ou incorpore-les au sol avant de réintroduire les animaux.

Astuce pratique : Utilise des clôtures mobiles pour délimiter les zones de pâturage des cochons et les zones de culture des engrais verts. Cela facilite la gestion et la régénération des parcelles.

  • Poules et compost de surface : Après le passage des poules, couvre le sol de compost de surface et de paillis. Cela protège les micro-organismes et nourrit le sol en matière organique.
    • Impact combiné : Les poules grattent et aèrent le sol en surface, facilitant l’intégration du compost et du paillis. Cela favorise la décomposition, augmente l’humidité du sol et stimule l’activité microbienne.
    • Pratique recommandée : Après le passage des poules, applique une couche de compost mûr et de paillis (paille, feuilles mortes) sur le sol. Laisse ce compost se décomposer et nourrir les micro-organismes avant de planter des cultures.

Astuce pratique : Utilise des poules dans les potagers en fin de saison pour préparer le sol. Applique du compost et du paillis après leur passage pour favoriser la décomposition et la protection des micro-organismes pendant l’hiver.

Techniques de gestion des déjections pour maximiser l’activité microbienne

Les déjections animales, bien gérées, peuvent enrichir le sol en nutriments et en matière organique, soutenant ainsi l’activité microbienne.

  • Compostage des déjections : Composte les déjections animales (fumier de vaches, crottes de lapins, fientes de poules) avec des matières carbonées (paille, feuilles mortes) pour créer un compost riche et équilibré.
    • Impact sur la vie microbienne : Le compostage transforme les déjections en un engrais stable, riche en micro-organismes et en nutriments. Le compost mûr améliore la structure du sol, augmente la capacité de rétention d’eau et soutient la vie microbienne.
    • Pratique recommandée : Mélange les déjections animales avec des matières carbonées en couches alternées. Retourne le tas de compost régulièrement pour aérer et maintenir une température de 50-70°C, nécessaire à une décomposition rapide et homogène.

Astuce pratique : Ajoute des déjections animales en petites quantités à un tas de compost existant pour éviter les excès d’azote. Utilise un thermomètre de compost pour surveiller la température et ajuster le processus de compostage.

  • Vermicompostage avec déjections animales : Utilise les déjections animales légères (crottes de lapins, fientes de volailles) pour le vermicompostage, en les mélangeant avec des matières légères (papier, carton) pour nourrir les vers de terre.
    • Impact sur la vie microbienne : Le vermicompost est un engrais riche en micro-organismes, produit par la digestion des déjections et de la matière organique par les vers de terre. Il est particulièrement bénéfique pour les semis et les jeunes plants, car il améliore la structure du sol et la disponibilité des nutriments.
    • Pratique recommandée : Mélange les crottes de lapins ou les fientes de poules avec des résidus de cuisine (légumes, marc de café) et des matières carbonées (papier, carton) dans un bac à vermicompostage. Maintiens une humidité modérée pour favoriser l’activité des vers.

Astuce pratique : Ajoute du carton ou du papier déchiré pour équilibrer le rapport carbone/azote dans le vermicompost. Évite les excès de déjections animales, qui peuvent acidifier le milieu et nuire aux vers.

Aménagement de microhabitats pour soutenir la vie souterraine

Les animaux, en modifiant la structure du sol, créent des microhabitats favorables aux micro-organismes et aux autres organismes du sol.

  • Tunnels de vers de terre : Les vers de terre créent des tunnels qui aèrent le sol, facilitent l’infiltration de l’eau et permettent le développement de micro-habitats pour les bactéries et les champignons.
    • Impact sur la vie microbienne : Les galeries des vers de terre augmentent la porosité du sol et offrent des micro-environnements stables, riches en nutriments et en matière organique. Cela stimule l’activité des bactéries aérobies et des champignons, essentiels à la décomposition de la matière organique.
    • Pratique recommandée : Favorise la présence des vers de terre en évitant le labourage profond et en utilisant des paillis organiques. Maintiens une humidité suffisante pour soutenir leur activité.

Astuce pratique : Plante des légumineuses et des engrais verts pour offrir une couverture végétale permanente. Cela maintient l’humidité et la matière organique à la surface, favorisant la présence des vers de terre.

  • Microhabitats créés par les lapins et les blaireaux : Les terriers creusés par les lapins et les blaireaux créent des zones d’aération et de refuge pour les micro-organismes et les petits animaux du sol.
    • Impact sur la vie microbienne : Les terriers et les fosses créés par les animaux fouisseurs offrent des micro-habitats abrités, riches en matière organique et en humidité. Ces zones sont idéales pour la prolifération des champignons mycorhiziens et des bactéries décomposeuses.
    • Pratique recommandée : Laisse certaines zones de ton jardin en friche ou peu cultivées pour offrir des habitats aux lapins et aux blaireaux. Protège les zones sensibles avec des grillages ou des clôtures pour éviter les dégâts excessifs.

Astuce pratique : Si tu observes des terriers dans ton jardin, laisse-les en place et observe leur impact sur la biodiversité. Les terriers abandonnés peuvent devenir des refuges pour d’autres animaux et des habitats pour les micro-organismes du sol.

Pratiques durables pour maximiser l’impact des animaux sur l’activité microbienne du sol

Rotation des animaux pour éviter le surpâturage et le compactage

La rotation des animaux entre différentes parcelles permet de répartir l’impact sur le sol, évitant le surpâturage et le compactage, et soutenant l’activité microbienne.

  • Rotation régulière : Alterne les parcelles de pâturage pour permettre au sol de se reposer et de se régénérer. Laisse chaque parcelle en repos pendant au moins 4 à 6 semaines pour permettre aux plantes de repousser et à l’activité microbienne de se rétablir.
  • Gestion de la densité animale : Ajuste le nombre d’animaux en fonction de la capacité de charge du sol et de la végétation. Évite de surcharger une parcelle, ce qui pourrait entraîner un compactage excessif du sol et une réduction de l’activité microbienne.
  • Suivi des conditions du sol : Observe régulièrement l’état du sol et la santé des plantes. Si le sol semble compacté ou que la végétation est réduite, prolonge la période de repos ou réduis le nombre d’animaux dans la parcelle.

Astuce pratique : Utilise des clôtures mobiles pour gérer facilement la rotation des animaux. Maintiens un carnet de bord pour suivre les rotations et observer les effets sur le sol et la végétation.

Introduction de matières organiques pour nourrir les micro-organismes

Les matières organiques, comme le compost, le paillis et les engrais verts, soutiennent l’activité microbienne en fournissant une source de nourriture et en améliorant la structure du sol.

  • Compost et paillage : Applique régulièrement du compost mûr et du paillis (paille, feuilles mortes) pour nourrir les micro-organismes du sol. Le compost ajoute des nutriments et des micro-organismes bénéfiques, tandis que le paillis protège le sol et maintient l’humidité.
  • Engrais verts et couvertures végétales : Sème des engrais verts pour enrichir le sol en matière organique et en nutriments. Les engrais verts, en se décomposant, nourrissent les micro-organismes et améliorent la structure du sol.
  • Incorporation des résidus de culture : Laisse les résidus de culture (tiges, feuilles) se décomposer sur place pour nourrir le sol. Cela crée un cycle fermé de matière organique, soutenant l’activité microbienne et la fertilité du sol.

Astuce pratique : Après chaque récolte, laisse les résidus de culture en place ou incorpore-les légèrement dans le sol. Ajoute une couche de paillis ou de compost pour protéger les micro-organismes et améliorer la décomposition.

Surveillance et ajustement des pratiques pour soutenir la vie microbienne

La surveillance régulière du sol et des animaux permet d’ajuster les pratiques pour maximiser l’activité microbienne et soutenir la santé du sol.

  • Observation de la structure du sol : Vérifie la texture et la structure du sol régulièrement. Un sol vivant doit être friable, riche en matière organique et habité par de nombreux vers de terre. Si le sol devient compacté ou stérile, ajuste les pratiques de pâturage et ajoute des matières organiques.
  • Suivi de l’activité microbienne : Utilise des indicateurs simples, comme la décomposition des résidus de culture ou la présence de mycélium sous le paillis, pour évaluer l’activité microbienne. Si l’activité est faible, augmente les apports en matière organique ou réduis le piétinement des animaux.
  • Adaptation des rotations et des pratiques : Ajuste les rotations de pâturage, les apports de compost et les pratiques de culture en fonction des observations. Si nécessaire, laisse certaines parcelles en jachère pour régénérer le sol et soutenir l’activité microbienne.

Astuce pratique : Tiens un journal de bord pour noter les observations sur l’état du sol, la santé des plantes et l’activité microbienne. Utilise ces informations pour adapter les pratiques et améliorer la gestion des ressources naturelles.

Conclusion

Les animaux jouent un rôle crucial dans la stimulation de l’activité microbienne et le soutien de la vie souterraine dans un système permaculturel. Les vers de terre, les cochons, les poules, les ruminants et les lapins, chacun à leur manière, enrichissent le sol en matière organique, créent des microhabitats et soutiennent une activité microbienne dynamique. En intégrant ces animaux de manière réfléchie et en utilisant des pratiques durables, comme la rotation des pâturages, l’application de matières organiques et la préservation des microhabitats, tu peux transformer ton sol en un écosystème vivant et résilient. Prêt(e) à utiliser ces alliés naturels pour soutenir la fertilité de ton sol et maximiser l’activité microbienne ?

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