Coûts et bénéfices à long terme de l’intégration de mares et d’étangs

L’intégration de mares et étangs dans un jardin permaculturel représente un investissement à la fois en termes de tempset de ressources financières, mais les bénéfices écologiques et économiques à long terme sont considérables. Ces écosystèmes aquatiques jouent un rôle clé dans la gestion de l’eau, la biodiversité, la fertilité du sol, et la résilience climatique. Dans cet article, nous allons détailler les coûts initiaux, les frais d’entretien et les bénéfices à long termequ’apporte l’intégration de mares et d’étangs en permaculture.


Coûts initiaux de la création d’une mare ou d’un étang

Le coût initial d’une mare ou d’un étang dépend de sa taille, des matériaux utilisés, de la méthode de construction, et des plantes et espèces animales introduites. Ces investissements initiaux peuvent varier, mais ils sont essentiels pour garantir la durabilité de l’écosystème aquatique.

Coûts de conception et de construction

Les coûts liés à la construction d’une mare ou d’un étang comprennent les frais de main-d’œuvre, les matériaux nécessaires pour creuser, imperméabiliser et stabiliser la structure, ainsi que les éléments pour créer un écosystème sain.

Principaux coûts de construction :

  • Frais de creusage : Si tu fais appel à des professionnels pour creuser la mare, cela peut coûter entre 500 et 2000 euros, selon la taille de la mare et la complexité du terrain. Si tu fais le travail toi-même, les coûts seront réduits, mais il faudra prévoir des outils (pelles, bêches, ou location d’une mini-pelle).
  • Étanchéité : Selon la perméabilité du sol, il peut être nécessaire d’ajouter une bâche géotextile ou de l’argile pour rendre la mare étanche. Les bâches coûtent entre 5 et 20 euros par mètre carré, tandis que l’argile bentonite coûte environ 10 à 15 euros par sac.
  • Systèmes de gestion de l’eau : Un déversoir ou un système de canalisations pour diriger les excès d’eau peut nécessiter des matériaux supplémentaires, comme des tuyaux ou des drains, pour un coût d’environ 50 à 200 euros selon la taille de l’installation.

Coûts des plantes et de la faune

Une fois la mare construite, il faut y introduire des plantes et parfois des animaux aquatiques pour créer un écosystème équilibré. Ces coûts dépendent des espèces choisies et du nombre de plantes ou d’animaux nécessaires.

Coûts des plantes aquatiques :

  • Plantes oxygénantes (élodée, myriophylle) : Environ 5 à 10 euros par plante ou botte.
  • Plantes flottantes (nénuphars, laitue d’eau) : De 10 à 50 euros selon la variété.
  • Plantes émergentes (massettes, iris des marais) : Environ 10 à 20 euros par plante.

Coûts de la faune :

  • Poissons : Si tu choisis d’introduire des poissons, comme des carpes koï ou des gambusies, les prix varient de 5 à 50 euros par poisson.
  • Escargots d’eau ou grenouilles : Les prix varient selon la disponibilité locale, mais les escargots aquatiques coûtent environ 2 à 5 euros par individu.

Frais liés à l’installation des infrastructures

Dans certains cas, il peut être nécessaire d’installer des structures supplémentaires pour améliorer la fonctionnalité de la mare, comme des systèmes de récupération d’eau ou des zones de filtration.

Coûts supplémentaires :

  • Pompes et systèmes d’aération (si nécessaire) : Une petite pompe solaire coûte environ 100 à 300 euros.
  • Fossés de filtration ou zones humides** pour filtrer l’eau avant qu’elle n’entre dans la mare : Coût d’aménagement de 100 à 500 euros, selon la taille et les plantes choisies.

Coûts d’entretien à long terme

Une fois la mare installée, les coûts d’entretien sont relativement faibles, mais il est important de prévoir des tâches régulières pour maintenir l’équilibre écologique et la santé de l’étang. Ces tâches incluent le nettoyage, le désenvasement et le contrôle des espèces végétales et animales.

Entretien régulier

Les tâches régulières d’entretien permettent de préserver l’équilibre naturel de la mare, en évitant les problèmes comme la prolifération d’algues ou l’accumulation excessive de débris.

Coûts liés à l’entretien régulier :

  • Nettoyage des débris (feuilles mortes, algues) : L’achat d’un filet de protection pour les feuilles peut coûter environ 20 à 50 euros. Le nettoyage manuel peut se faire sans frais supplémentaires, mais il demande du temps.
  • Élagage des plantes : Si certaines plantes émergentes deviennent trop envahissantes, des outils de coupe simples (comme des sécateurs) suffisent, avec un coût initial de 20 à 50 euros.
  • Surveillance de la qualité de l’eau : Des kits de test de l’eau (pour mesurer le pH, les niveaux de nitrates et d’oxygène) coûtent environ 20 à 50 euros par an.

Désenvasement et gestion des sédiments

Le désenvasement (enlèvement des sédiments qui s’accumulent au fond de la mare) est une tâche importante à réaliser tous les 3 à 5 ans. Si les sédiments ne sont pas enlevés, ils peuvent augmenter la turbidité de l’eau et favoriser la prolifération d’algues.

Coûts du désenvasement :

  • Si tu fais appel à un service professionnel pour le désenvasement, les coûts varient entre 500 et 1000 euros selon la taille de la mare.
  • Si tu fais ce travail toi-même, tu peux louer une pompe d’aspiration pour environ 50 à 100 euros par jour.

Remplacement des plantes ou des animaux

Certaines plantes aquatiques ou animaux peuvent devoir être remplacés au fil du temps, en particulier si des maladies ou des conditions climatiques extrêmes affectent la mare.

Coûts de remplacement :

  • Les plantes aquatiques doivent parfois être remplacées, surtout après des périodes de sécheresse ou de gel sévère. Les coûts restent similaires aux coûts initiaux (environ 5 à 50 euros par plante selon les espèces).
  • Si tu choisis de maintenir une population de poissons, le remplacement ou l’ajout de nouveaux poissons peut coûter entre 5 et 50 euros par individu.

Bénéfices à long terme de l’intégration de mares et d’étangs

Bien que l’installation et l’entretien d’une mare ou d’un étang impliquent des coûts initiaux, les bénéfices écologiques et économiques à long terme surpassent largement ces dépenses. Ces systèmes aquatiques apportent des avantages durables en matière de gestion de l’eau, de fertilité des sols, de réduction des coûts d’irrigation, et de résilience climatique.

Amélioration de la gestion de l’eau

Une mare ou un étang joue un rôle essentiel dans la gestion des eaux de ruissellement et la prévention de l’érosion. En captant l’eau de pluie, ces points d’eau réduisent les risques d’inondation et stockent l’eau pour les périodes sèches.

Bénéfices :

  • Stockage d’eau : La mare fournit une réserve naturelle pour l’irrigation du jardin, réduisant ainsi les besoins en eau potable. À long terme, cela se traduit par une réduction des factures d’eau et une meilleure autonomie en eau.
  • Prévention des inondations et de l’érosion : En captant l’eau de ruissellement, l’étang protège les zones cultivées de l’érosion et évite les accumulations d’eau dans les zones sensibles.

Augmentation de la biodiversité

L’intégration de mares et d’étangs dans un jardin permaculturel crée des habitats variés pour une grande diversité d’espèces, allant des amphibiens aux insectes aquatiques, en passant par les oiseaux et la microfaune. Cette biodiversité renforce la résilience de l’écosystème et favorise un équilibre naturel.

Bénéfices :

  • Attirer des pollinisateurs et prédateurs naturels : La mare attire des insectes comme les libellules et des amphibiens comme les grenouilles, qui aident à contrôler les nuisibles dans le jardin, réduisant ainsi le besoin de pesticides ou de traitements chimiques.
  • Soutien à la biodiversité locale : Les mares créent un écosystème riche qui favorise la survie des espèces locales, certaines étant même protégées ou menacées.

Amélioration de la fertilité des sols

Les mares et étangs contribuent à l’enrichissement des sols grâce à l’apport régulier de matière organique et à la régulation de l’humidité. Cela améliore la fertilité du sol environnant, favorisant la croissance des plantes.

Bénéfices :

  • Fertilisation naturelle : Les plantes aquatiques et les micro-organismes décomposent la matière organique et enrichissent le sol avec des nutriments.
  • Réduction des besoins en engrais : À long terme, la fertilité améliorée des sols diminue la nécessité d’ajouter des engrais coûteux.

Résilience climatique

Avec les changements climatiques qui rendent les périodes de sécheresse et de précipitations extrêmes plus fréquentes, une mare ou un étang apporte une résilience accrue en stockant l’eau pendant les pluies abondantes et en la relâchant lentement en période de sécheresse.

Bénéfices :

  • Réduction de l’impact des sécheresses : L’étang permet de maintenir un microclimat plus frais et plus humide, réduisant l’évaporation et maintenant un environnement favorable aux plantes même en période de sécheresse.
  • Adaptation aux fortes pluies : Les mares captent l’excès d’eau, ce qui évite les inondations et protège les sols de l’érosion.

Conclusion

L’intégration d’une mare ou d’un étang dans un jardin permaculturel représente un investissement initial en termes de construction, de plantes, et d’entretien. Cependant, les bénéfices écologiques et économiques à long terme en font un ajout précieux pour tout jardin. En favorisant la gestion de l’eau, la biodiversité, la fertilité des sols, et la résilience climatique, ces écosystèmes aquatiques apportent une valeur durable qui dépasse de loin les coûts initiaux. Ils transforment le jardin en un écosystème équilibré, productif et autonome, contribuant à la durabilité à long terme du système permaculturel.

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