Quelles plantes spécifiques bénéficient de la présence d’animaux dans une guilde permaculturelle ?

Dans une guilde permaculturelle, les plantes et les animaux interagissent de manière symbiotique, chacun apportant des bénéfices à l’autre. Les animaux contribuent à la fertilité du sol, à la régulation des ravageurs, à la pollinisation et à la dispersion des graines, créant un environnement propice à la croissance des plantes. Certaines plantes spécifiques profitent particulièrement de la présence des animaux, que ce soit grâce aux nutriments qu’ils apportent, à la protection contre les ravageurs ou à la stimulation de leur croissance. Voici un guide détaillé sur les plantes qui bénéficient le plus de la présence des animaux dans une guilde permaculturelle, avec des exemples concrets et des stratégies pour maximiser ces synergies.

Table des matières

Plantes fruitières et leur relation avec les animaux de basse-cour
Plantes potagères qui bénéficient de la présence d'animaux
Plantes fixatrices d'azote et bénéfices des interactions animales
Stratégies pour maximiser les synergies entre animaux et plantes
Conclusion
Pour aller plus loin :

Plantes fruitières et leur relation avec les animaux de basse-cour

Arbres fruitiers et petits fruits : fertilité et gestion des ravageurs

Les arbres fruitiers, comme les pommiers, les poiriers, les pruniers ou les cerisiers, bénéficient grandement de la présence d’animaux comme les poules, les canards ou même les moutons, qui apportent des nutriments et gèrent les ravageurs au sol.

Pommiers, poiriers et pruniers :
- Fertilité accrue : Les fientes des poules et des canards sont riches en azote, phosphore et potassium, trois nutriments essentiels pour la croissance des arbres fruitiers. Leur grattage autour des arbres permet de mélanger ces nutriments au sol, améliorant ainsi la fertilité et la santé des arbres.
- Gestion des ravageurs : Les poules et les canards consomment les insectes nuisibles au sol, comme les larves de carpocapse ou les coléoptères, réduisant ainsi les populations de ravageurs qui attaquent les fruits.

Astuce pratique : Laisse les poules et les canards patrouiller autour des arbres fruitiers après la récolte, quand les fruits tombés et les insectes au sol sont plus abondants. Évite leur présence au printemps, lorsque les jeunes fruits sont sensibles aux dégâts.

Framboisiers, groseilliers et cassissiers :
- Amélioration du sol : Les petits fruits bénéficient de la fertilité apportée par les déjections animales. Les canards, en particulier, fertilisent le sol autour des arbustes sans endommager leurs racines superficielles.
- Réduction des populations de limaces : Les canards, grands amateurs de limaces et d’escargots, aident à protéger les framboisiers et les groseilliers des attaques de ces ravageurs, surtout au printemps, lorsque les jeunes pousses sont particulièrement vulnérables.

Astuce pratique : Crée des enclos mobiles autour des zones de petits fruits pour permettre aux canards de se déplacer librement et de consommer les ravageurs. Plante des couvre-sols résistants comme le fraisier pour protéger les racines des arbustes.

Vignes et cultures grimpantes : stimulation de la croissance et réduction des ravageurs

Les vignes et autres plantes grimpantes bénéficient de la présence d’animaux qui fertilisent le sol et gèrent les insectes nuisibles.

Vignes et kiwis :
- Fertilisation et structure du sol : Les déjections des animaux de basse-cour, riches en nutriments, améliorent la structure du sol et favorisent la croissance vigoureuse des vignes. Le grattage des poules aère le sol et aide à la décomposition de la matière organique autour des pieds de vigne.
- Réduction des ravageurs : Les poules consomment les insectes nuisibles comme les cochenilles, qui peuvent attaquer les jeunes pousses et les feuilles de vigne. Elles réduisent également la population de coléoptères qui attaquent les racines.

Astuce pratique : Laisse les poules gratter autour des vignes en hiver pour nettoyer les restes de végétation et limiter les ravageurs. Protège les jeunes pousses au printemps avec des filets pour éviter les dommages.

Pois et haricots grimpants :
- Gestion des insectes nuisibles : Les pois et les haricots sont souvent attaqués par des pucerons et des chenilles. Les poules consomment ces insectes au sol et contribuent à limiter les infestations, surtout au début de la saison.
- Enrichissement du sol : Les déjections des animaux, combinées aux résidus de culture, enrichissent le sol en matière organique, améliorant la capacité des légumineuses à fixer l’azote et à nourrir les plantes voisines.

Astuce pratique : Plante des pois ou des haricots grimpants le long des clôtures ou des treillis où les poules ou les canards peuvent circuler librement. Utilise des paillages riches en carbone (paille, feuilles mortes) pour équilibrer l’apport en nutriments.

Plantes potagères qui bénéficient de la présence d’animaux

Cultures de légumes-feuilles : fertilisation et protection

Les légumes-feuilles, comme les salades, les épinards et les choux, profitent particulièrement des nutriments fournis par les déjections animales et de la réduction des populations de ravageurs.

Salades et épinards :
- Fertilisation légère : Les déjections des animaux, bien réparties, apportent l’azote nécessaire à la croissance des légumes-feuilles sans les brûler. Les poules, en grattant le sol, aident à incorporer ces nutriments tout en aérant le sol.
- Protection contre les limaces : Les canards, grands consommateurs de limaces, protègent les jeunes plants de salades et d’épinards des attaques, surtout au printemps, lorsque les limaces sont les plus actives.

Astuce pratique : Utilise des filets pour protéger les jeunes salades des poules, qui pourraient les gratter. Laisse les canards circuler librement autour des planches de culture pour consommer les limaces et escargots.

Choux et brocolis :
- Régulation des populations de chenilles : Les poules consomment les chenilles, comme celles de la piéride du chou, avant qu’elles n’atteignent les feuilles. Elles aident aussi à contrôler les populations de coléoptères et d’autres insectes ravageurs.
- Amélioration de la structure du sol : Les choux nécessitent un sol riche et bien drainé. Les déjections animales et le grattage léger des poules favorisent la décomposition de la matière organique et l’aération du sol.

Astuce pratique : Plante des choux en bordure des zones où les poules se déplacent fréquemment. Protège les jeunes plants avec des cloches ou des cages pour éviter qu’ils ne soient déterrés.

Cultures de légumes-racines : amélioration du sol et contrôle des ravageurs

Les légumes-racines, comme les carottes, les betteraves et les pommes de terre, bénéficient d’un sol bien structuré et de la régulation des populations de ravageurs.

Carottes et betteraves :
- Aération du sol : Le grattage des poules permet d’aérer le sol et de prévenir la compaction, ce qui est essentiel pour les cultures de racines. Les déjections enrichissent le sol en azote, favorisant la croissance des fanes et des racines.
- Réduction des populations de mouches des racines : Les poules consomment les larves de mouches des racines qui se développent dans le sol, réduisant ainsi les infestations et les dommages aux racines.

Astuce pratique : Laisse les poules gratter le sol après la récolte pour incorporer les restes de culture et les déjections. Protège les jeunes plants avec des barrières légères pour éviter qu’ils ne soient endommagés.

Pommes de terre :
- Prévention des doryphores : Les poules consomment les coléoptères et les larves de doryphore qui se cachent dans le sol autour des plants de pommes de terre. Cela réduit la population de ces ravageurs avant qu’ils ne causent des dommages.
- Amélioration de la structure du sol : Les déjections des poules enrichissent le sol autour des pommes de terre, tandis que leur grattage aide à contrôler les adventices sans perturber les tubercules.

Astuce pratique : Permets aux poules d’accéder aux zones de culture de pommes de terre avant la plantation pour nettoyer le sol des ravageurs. Après la récolte, laisse-les gratter pour récupérer les restes de tubercules et aérer le sol.

Plantes fixatrices d’azote et bénéfices des interactions animales

Légumineuses et fertilité accrue

Les légumineuses, comme les haricots, les pois, le trèfle et la luzerne, sont connues pour leur capacité à fixer l’azote dans le sol grâce à une symbiose avec des bactéries spécifiques. La présence d’animaux augmente encore leur potentiel de fertilisation.

Haricots et pois :
- Amélioration de la fixation d’azote : Les déjections animales apportent de la matière organique qui nourrit les bactéries fixatrices d’azote dans le sol. Le grattage léger des poules stimule l’activité microbienne et la décomposition de la matière organique, améliorant la fixation d’azote par les légumineuses.
- Réduction des populations de ravageurs : Les poules consomment les insectes et les larves qui s’attaquent aux jeunes plants de légumineuses, comme les pucerons ou les coléoptères.

Astuce pratique : Plante des haricots et des pois dans des zones où les poules peuvent gratter légèrement. Utilise des paillis organiques pour équilibrer l’apport en matière organique et protéger les jeunes plants.

Trèfle et luzerne :
- Amélioration de la matière organique : Les déjections des animaux apportent de l’azote et d’autres nutriments qui améliorent la croissance du trèfle et de la luzerne, augmentant leur capacité à fixer l’azote. Les poules aident à enfouir ces nutriments dans le sol grâce à leur grattage.
- Prévention de la prolifération des adventices : Les moutons et les chèvres broutent les adventices sans déranger les légumineuses, aidant ainsi à maintenir un couvert végétal équilibré et à éviter la compétition pour les nutriments.

Astuce pratique : Intègre des bandes de trèfle et de luzerne dans les zones de pâturage des animaux pour favoriser la fertilité du sol. Alterne les zones de pâturage pour éviter le surpâturage et favoriser la régénération des légumineuses.

Plantes compagnes des arbres fruitiers

Certaines plantes compagnes, comme la consoude, le sureau ou la tanaisie, profitent de la présence des animaux pour améliorer leur croissance et leurs propriétés répulsives.

Consoude :
- Fertilité accrue : La consoude est une excellente plante bioaccumulatrice, capable d’extraire des nutriments en profondeur et de les ramener en surface. Les déjections animales, riches en nutriments, stimulent sa croissance rapide et sa capacité à fournir du paillage et des nutriments aux autres plantes.
- Accélération du compostage : Les feuilles de consoude peuvent être ajoutées aux tas de compost avec les déjections animales pour accélérer la décomposition et enrichir le compost en potassium et en autres éléments nutritifs.

Astuce pratique : Plante de la consoude autour des arbres fruitiers pour profiter de ses capacités fertilisantes. Utilise les feuilles comme paillage ou ajoute-les au compost avec les fientes de poules ou de canards.

Tanaisie et sureau :
- Propriétés répulsives renforcées : La tanaisie et le sureau sont connus pour leurs propriétés répulsives contre les insectes nuisibles. Les animaux comme les poules ou les canards, en grattant le sol autour de ces plantes, aident à diffuser leurs composés volatils et à réduire la présence de certains insectes.
- Amélioration de la biodiversité : Ces plantes, associées à des animaux qui régulent les populations de ravageurs, contribuent à un équilibre écologique autour des arbres fruitiers, favorisant la présence d’auxiliaires et la pollinisation.

Astuce pratique : Plante de la tanaisie ou du sureau en bordure des zones fréquentées par les animaux. Laisse les animaux gratter et fertiliser le sol autour pour renforcer les effets répulsifs et améliorer la santé des plantes.

Stratégies pour maximiser les synergies entre animaux et plantes

Concevoir des guildes avec des interactions bénéfiques

La conception de guildes permaculturelles consiste à associer des plantes et des animaux de manière à ce qu’ils se soutiennent mutuellement. Intégrer des animaux comme les poules et les canards dans ces guildes maximise les synergies bénéfiques.

Guildes autour des arbres fruitiers :
- Poules et arbres fruitiers : Associe les poules avec des arbres fruitiers et des plantes compagnes comme le trèfle, la consoude et la tanaisie. Les poules grattent le sol, consomment les insectes nuisibles et fertilisent les plantes compagnes, qui à leur tour nourrissent les arbres fruitiers.
- Canards dans les vergers humides : Intègre les canards dans les zones de vergers humides où ils contrôlent les populations de limaces et fertilisent le sol. Plante des couvre-sols comme le fraisier ou la menthe aquatique pour protéger le sol et fournir des ressources supplémentaires.

Astuce pratique : Utilise des enclos mobiles pour gérer la présence des animaux autour des arbres fruitiers et des plantes compagnes. Alterne les zones pour éviter le surpâturage et assurer une fertilisation équilibrée.

Gestion des ressources et protection des plantes

Bien que les animaux apportent de nombreux bénéfices, il est important de gérer leur présence pour éviter les dégâts aux jeunes plantes et aux cultures délicates.

Protection des jeunes plants :
- Filets et barrières : Utilise des filets ou des barrières légères pour protéger les jeunes plants des poules et des canards. Ces protections temporaires permettent aux plantes de s’établir sans être grattées ou piétinées.
- Clôtures et enclos mobiles : Gère les déplacements des animaux avec des enclos mobiles pour cibler les zones où leur présence est la plus bénéfique. Cela te permet de protéger les cultures sensibles tout en utilisant les animaux pour la fertilisation et la gestion des ravageurs.

Astuce pratique : Installe des zones tampons avec des plantes résistantes comme la consoude ou la bourrache pour protéger les jeunes cultures. Utilise des filets pour les protéger temporairement des animaux.

Gestion des ressources en eau et abris :
- Points d’eau pour les canards : Aménage des points d’eau comme des mares ou des bassins pour les canards près des zones de culture sensibles aux limaces. Cela les incite à rester dans ces zones et à consommer les ravageurs.
- Abris pour les poules : Prévois des abris mobiles pour les poules afin de les déplacer facilement et de gérer leur présence dans différentes parties du jardin. Cela limite les dégâts et favorise une fertilisation ciblée.

Astuce pratique : Place les points d’eau et les abris dans des zones stratégiques pour maximiser les bénéfices des animaux tout en minimisant les perturbations pour les cultures.

Conclusion

Intégrer des animaux comme les poules et les canards dans une guilde permaculturelle permet de créer des synergies puissantes qui favorisent la santé des plantes. Que ce soit pour les arbres fruitiers, les petits fruits, les légumes ou les légumineuses, les animaux apportent des nutriments, contrôlent les ravageurs et améliorent la structure du sol. En concevant des guildes adaptées et en gérant la présence des animaux de manière stratégique, tu peux maximiser ces interactions bénéfiques et créer un écosystème harmonieux et résilient. Prêt(e) à utiliser la puissance des guildes pour créer un jardin où plantes et animaux s’épanouissent ensemble ?